Retour au Japon avec un voyage hivernal à Hokkaido : deux semaines dans la partie Est de l’île avec un itinéraire Kushiro – Kussharo – Abashiri – Utoro – Mashu – Rausu – Nemuro.
Tout commence le vendredi soir, veille du départ : soirée en famille avec le babichou et son papi, les derniers préparatifs, on commande indien (mauvais choix de restau : une cata sans nom) et on entame un grand débat sur le choix du film.
Bon le débat tourne assez court, avec un babichou très assertif : « non je veux pas voir Lettre à Momo, je l’ai déjà vu et les monstres me font peur ! »… Voilà voilà.
Pourtant c’est super Lettre à Momo et c’est franchement hyper réaliste : si vous voulez voir un documentaire sur la vie au bord de la Mer Intérieure, regardez ce dessin-animé.
Les négociations se concluront in fine sur Ponyo, que l’on n’a pas vu depuis longtemps, mais dont j’écoute la musique en boucle depuis 2 semaines (Joe Hisaishi s’est bien fendu sur cette partition, alors que c’est quand même un film avant tout pour les enfants).
Enfin, à l’heure où les honnêtes gens sont devant TF1 ou en train de dormir, nous recevons un coup de fil en +44 sur mon portable… Autant vous dire qu’un numéro en +44 un vendredi soir… comment dire : ça sent le traquenard professionnel 🙂
Mais pour autant je sais par un coup de fil précédent qu’il peut s’agir de Japan Airlines, alors je tente la diversion : Mymy décroche.
Et soudain c’est le drame : c’est bien Japan Airlines, qui nous annonce que du fait d’une tempête de neige sur la région de Tokyo, le vol de samedi 11h00 est reporté au dimanche 8h20 (!?)
Là on sait déjà qu’on perd une journée de voyage et que, potentiellement, on va devoir payer la première nuit d’hôtel du fait de l’annulation tardive… j’envoie tout de même un mail à l’hôtel (les pauvres : on est déjà passé de 3 à 2 hôtes, et voilà qu’on passe de 3 à 2 nuits…), ainsi qu’un coup de fil à Toyota rent a car pour décaler la réservation : le gros avantage avec Toyota, c’est leur flexibilité à toute épreuve.
Samedi matin, le babichou part comme prévu avec son papi, et le trajet en A13 vers la Normandie, c’est comme un voyage en bateau : on met son ciré et sa casquette de marin.
Et un peu comme tous les voyages en bateau, il possède son petit rituel : la compil maison de Bashung, que le trajet permet d’écouter 2 fois à la suite 🙂
Nous, nous avons la journée à tuer et nous décidons de la passer à nous reposer, d’abord en regardant les deux parties de Shokuzai : assez barré, mais pas tant que ça, et tant le scénario que le jeu des acteurs tiennent la route.
Nous en profitons également pour rendre visite à notre compagnon de voyage finalement obligé de rester, à cause d’un cinquième métatarse brisé : bon d’un certain point de vue, ce n’est « que » partie remise, et puis moi du coup je vais être obligé d’y retourner… on se console comme on peut.
Dimanche matin : enfin le départ !
L’avantage de partir aux aurores, c’est qu’au moins ça roule.
L’aéroport CDG, par contre, c’est le désordre à toute heure, et toujours avec sa cohorte de voyageurs dont le sport national est de passer devant les autres, pour avoir l’inénarrable plaisir d’attendre 2 minutes de plus à la porte d’embarquement.
Passage du contrôle de sécurité, heure de vérité : si l’agent nous fait déballer tout le matériel, on en a pour 30 minutes. Bon apparemment, il n’a pas envie de créer un bouchon dès 6h du matin, alors il remet la décision à son collègue préposé au scanner, lequel remet à son tour la décision à la machine, laquelle remet à son tour la décision à son Grand Concepteur, lequel – semble-t-il – n’avait aucun a priori à l’encontre du matériel photo, de l’électronique portable, des piles rechargeables, ni des chargeurs USB, et ce à notre grand soulagement 🙂
Vient le sempiternel moment de tuer le temps à la porte d’embarquement… avec un vol annoncé « à l’heure » pour un embarquement commençant 5 minutes avant le décollage prévu : on tient le record du monde, même si l’avion n’est qu’un 777.
Le vol – celui de la veille uniquement ? – était prévu pour être opéré par Air France, mais pour autant tout l’équipage sera Japonais. Pas grave.
Le trajet se passe bien et plutôt rapidement par rapport aux précédents : grâce au comprimé de Stilnox, nous avons pu dormir une bonne partie.
En ce qui me concerne, contrairement à Mymy, je n’ai même pas regardé un film (pourtant le catalogue de films japonais était conséquent) et écouté relativement peu de musique.
Je remercie à nouveau le Stilnox, ainsi que le hublot (y a pas à dire : ça aide à trouver sa position), et le casque Bose : il isole vraiment, vraiment bien du bruit et s’il n’est pas parfait d’un point de vue audio, ce n’est pas mal du tout (il se comporte très bien sur Dark Side of the Moon, Kind of Blue et les Pêcheurs de Perles, alors je l’absouts de tous ses péchés).
A noter concernant Japan Airlines : les plateaux sont copieux et savoureux (pour un plateau d’avion certes, mais le plateau d’avion est souvent le bienvenu).
Lundi matin : nous arrivons sur les coups de 3 heures à Haneda.
C’est la première fois que nous arrivons à cet équivalent japonais d’Orly.
Nous récupérons les bagages, déjà disponibles lorsque nous arrivons au tapis roulant, changeons de terminal pour passer de l’international au domestique, nous enregistrons sur le vol intérieur, passons le contrôle tout comme à Roissy (loué soit le Grand Concepteur !) et… attendons, à nouveau, à la porte d’embarquement.
Cette fois nous sommes sur un avion plus petit, mais pas si petit que ça finalement, alors que notre destination n’est franchement pas l’endroit le plus peuplé du Japon.
On note cependant, déjà, la présence de quelques groupes, et la présence de quelques photographes : les bazooka sont de sortie !
Au décollage de Haneda, un peu après 8h, la vue sur Tokyo enneigée vaut le détour, et on voit vraiment bien la tour Tokyo Sky Tree (plus de 600 mètres de haut).
Le ciel est aussi parfaitement dégagé, si bien qu’on aperçoit le mont Fuji comme jamais on a pu le voir depuis Tokyo, et il n’y a pas à dire : il en impose avec sa base très large, ses pentes douces et son sommet enneigé.
D’ailleurs il est en retard sur son calendrier d’éruption : va-t-il nous faire une surprise « islandaise » (et nous rallonger nos vacances d’une semaine à Tokyo) ?
Après 1h30 de vol, qui en rapport avec la première partie du voyage font l’effet de 3 stations de tram, nous arrivons enfin à notre destination : Kushiro.
C’est une ville portuaire au sud est de l’île de Hokkaido, l’île au nord est du Japon qui, bien qu’elle comporte avec Sapporo la 5ème plus grande ville du pays, n’est administrativement qu’une seule préfecture, du fait d’une densité de population très faible.
Elle est d’ailleurs quasiment entièrement constituée de parcs naturels et de terres agricoles, façon Arkansas du Magicien d’Oz.
C’est également la terre d’une des plus anciennes peuplades autochtones du Japon : les Ainous.
L’aéroport de Kushiro est un peu comme celui de Asahikawa, où nous étions arrivés il y a 2 ans : 1 piste, 1 terminal, 3 portes, 2 tapis à bagages, et des comptoirs d’agences de location de voiture en guise de galerie marchande.
On nous conduit d’ailleurs en navette à l’agence Toyota : il eut fallu sinon traverser le parking et la route, tous deux bien enneigés, le ton est donné 🙂
Nous prenons possession du véhicule : un Toyota Rush, qui est un petit 4×4 de 4 places, mais avec suffisamment de place une fois la banquette arrière rabattue pour y caser nos deux grosses valises, la petite valise, le gros sac photo, et avoir encore suffisamment de place pour disposer le matériel qu’on utilisera souvent, comme les raquettes à neige et les bâtons.
Et c’est parti sur les routes enneigées : le voyage commence maintenant !