Jour 9 épisode II : le plus court chemin n’est pas forcément la ligne droite

Résumé de l’épisode précédent : Laurent et moi sommes allés de notre côté, pour visiter la ribambelle de temples secondaires, pendant que les filles et Babichou allaient au temple principal et celui attenant.

Après une bonne marche, une bonne descente et une bonne montée, nous arrivons au dernier temple à visiter et comme cela fait déjà un moment que nous avons quitté les filles, on se dit qu’il est temps de retourner.
Le plus simple est de le faire par la route, ce qui nous donne encore à voir en chemin, notamment un superbe faisan, couleur feu, qui traverse la route à 10 m de nous après un virage… le temps de dégainer le télé il a déjà traversé pour descendre en contrebas… je tente une approche, un peu trop rapide sans doute : lorsque j’arrive au bord de la route à l’endroit où il a traversé, il n’avait pas fait tant de chemin que ça et du coup je le fais fuir.
Il s’envole pour se mettre à l’abri sur le versant opposé et son vol me rappelle le phoenix dans les films Harry Potter : magnifique. Tant pis pour la photo…

Arrivés au temple où sont censées se trouver les filles, elles n’y sont plus.
Des grenouilles nous font nous arrêter un moment : si on les entend bien, nous n’arrivons pas les voir, cachées dans les creux de murs de pierres ou sous des plaques dans les caniveaux.

Au temple attenant, où nous pensons trouver les filles, pas âme qui vive, si ce n’est quelques corbeaux.

Cet ensemble de deux temples comportent aussi une mini caserne de pompiers et une sorte de bureau d’accueil des touristes.
A l’heure qu’il est, il n’y a personne évidemment, si ce n’est un pompier de permanence qui vaque à ses occupations.
Coup de fil des filles : elles ont justement été amenées par les pompiers au téléphérique… j’indique où nous sommes et conclus sur un « à tout de suite » qui va se révéler très optimiste 🙂

Après une pause technique et un esquimau bien mérité, nous prenons le chemin du retour, grosso modo le même qu’à l’aller mais en coupant par un raccourci.
Malédiction : le raccourci est inaccessible, fermé par un portail.
Nous devons alors soit refaire le chemin inverse de celui qui nous a mené là, soit continuer la route et emprunter un tunnel interdit aux piétons : le choix est vite fait, on emprunte le tunnel et au pire nous ferons l’âne pour avoir du son.
Evidemment on croise une voiture dans le tunnel et on rigole en se demandant si on va être dénoncés.
On continue le chemin pour se retrouver au temple principal et de la reprendre le chemin qui nous avait mené depuis le sommet (le téléphérique, le musée jardin) : sauf que toute cette histoire nous a sacrement retardé… là nous vient l’idée de couper, c’est à dire ne pas suivre le chemin mais grimper la colline pour éviter de serpenter.

Le début est chaotique : il a fortement plu la veille et la terre détrempée n’est pas vraiment faite pour supporter mon surpoids… un appui hasardeux me fait glisser en arrière sur un mètre, genou à terre, ça continue de glisser, poids vers l’avant et main au sol : poum, je tombe pile poil sur une branche toute en aspérités 🙂
Aïe… 🙂

Tout le monde a droit à un joker alors on continue.
La suite se passe mieux, mais que c’est dur… la pente est vraiment raide, la terre incertaine, et entre ma graisse et 10kg de sac à dos ça fait beaucoup à monter : pompe, pompe, petit coeur… il monte dans des régimes dignes du 1L des Fiat Panda.
Bon on finit par arriver en haut et on évitera de se demander si on a mis moins de temps que par le chemin, puisqu’on a mis moins de distance et c’est bien tout ce qui compte.

Nous finissons par arriver au parking des bus (vous vous souvenez : ceux qui vous descendent du téléphérique au temple principal en 5 min par la route) : il est quasiment 18h et à cette heure-là où la nuit tombe, plus de bus ni âme qui vive, si ce n’est une bande de macaques du Japon, qui apparemment logent dans les forêts (en tant que ranger de niveau élevé, Laurent avait déjà repéré des crottes avant que nous arrivions au parking).
Entre la prise de photos et la traversée du parking à une allure diplomatique pour ne pas énerver le macaca fuscata en surnombre important, nous arrivons au téléphérique à plus de 18h et c’est justement là qu’on se demande à quelle heure est le dernier 🙂

Ah bah tiens : le dernier est à 18h justement et il est… 18h03 : allons-nous devoir descendre à pieds ?
En fait non, un monsieur nous attendait, apparemment pas hyper content que nous fissions partir en retard le dernier téléphérique (le retard dans les transports, c’est le mal absolu au Japon).
Nous retrouvons les filles et le Babichou, relativement assez inquiètes quand même, et les derniers voyageurs pour un retour vers le pied du Hiei-san.
Le Babichou est encore plus content de la descente que de la montée : on a droit à des « OOOOOHHHHH !!!! » les bras au ciel. Faut dire aussi que si la vue de la montée depuis le bas est impressionnante, celle de la descente depuis le haut est dantesque.

Retour à la maison, fatigués et sales, mais bien heureux de la super randonnée, d’une journée et d’un endroit magnifiques.
Avec tout le gras qu’on a brûlé, on a bien mérité un mac do : le mega mac est pas mauvais du tout, et le Babichou est tout content de dévorer sa portion de frites.

On termine la soirée par une tournée de bain chaud et une série télé façon inspecteur Derrick chez les samourais : excellent.

Programme de demain : Uji, capitale du thé vert et notamment du matcha (抹茶) le thé vert moulu amer.


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