Temps pluvieux annoncé, temps pluvieux arrivé… mais pas tout de suite.
Bon de toutes façons c’est journée relâche, histoire de faire une pause, une semaine après le départ.
Au programme : le zoo municipal, shopping et on verra en fonction du temps et du temps.
Le zoo : à 15 minutes de la maison, c’est son principal avantage.
Pour le reste c’est un zoo à l’ancienne, apparemment en restructuration ce qui ne pourra faire que du bien aux animaux, pour la plupart certainement sous lexomil (gros comme un pain de campagne).
Enfin l’essentiel c’est que le Babichou soit content, ce qui est le cas : tous ces vouvous et ces cocos, c’est le pied.
Il y a tout de même quelques espèces relativement peu communes : panda roux (qui s’emmerde vraiment à cent sous de l’heure pour le coup…), orang-outang (un vrai rasta qui mâche du cannabis celui-là), fennec, renard japonais, chouette harfang, martin pêcheur roux (ruddy kingfisher), pic-vert pygmée japonais, grues dont une espèce que je ne connaissais pas.
Après le zoo, direction le rituel shopping kyotoïte : handycraft center et Tozando.
Le handycraft center vend de l’artisanat et du souvenir pour touriste (il en faut pour tous les goûts) sur 7 étages.
Surprise – mauvaise – car il n’y a plus que 5 étages ouverts… enfin, leur rayon de kimono d’occasion et la librairie sont toujours aussi bien.
La pluie tombe à verse maintenant, heureusement qu’il n’y a qu’à traverser la rue pour rejoindre Tozando, une boutique de tout ce qui touche aux arts martiaux.
Notre rituel est de ramener à chaque voyage un tsuba (une garde de katana ouvragée) et nous en trouvons un qui nous plait beaucoup à tous les deux.
le Babichou dort dans la poussette, et comme il y a déjà dans la boutique une fille et son père qui choisissent un iaito, nous prenons le temps de nous asseoir et regarder : un vendeur essaie une armure pour la régler avant de la mettre sur un mannequin, l’offre d’armure est d’ailleurs toujours aussi variée, avec notamment quelques casques à bois de cerf (compter environ 7000€ pour une armure complète). Toujours des lames anciennes également, le prix passe alors à 5 chiffres. On notera que pour les lames de maitre, en tous cas de ceux considérés comme trésors nationaux vivants et donc celles considérées comme trésor national, ce n’est même pas la peine d’espérer les sortir du pays, voire ne serait-ce que les acquérir, à moins d’user d’appuis gouvernementaux.
Bon au passage on finit par craquer pour un wakizashi… toujours le même problème quand c’est pas si cher et qu’en plus il y a des promos ^o)
Entre temps est arrivée Akira : lorsqu’elle nous avait remis sa carte lors du premier voyage, on a probablement dû la regarder comme deux ronds de flan… Et moi d’adapter le sketch des Inconnus sur Biouman : « toi tu t’appelles Akira avec tes yeux bleus et tes cheveux blonds ?! ».
La fille et son père n’en finissent pas de ne pas choisir… et Akira de lui expliquer quelle est la longueur idéale pour le katana (sortie de fourreau avant d’avoir le bras en bout de course).
Une fois ça acquis (ra) reste à choisir la couleur du tuska ito (laçage autour de la poignée) et du sageo (cordelette autour du fourreau), la finition du fourreau (lisse ou granulé), etc. etc. ça prend des plombes, on en vient même à penser qu’elle va en fait en prendre plusieurs… ils finissent par monter à l’étage avec une demie-douzaine pour choisir tranquillement.
Pour nous remercier d’avoir patienté, nous nous voyons offerts un nécessaire à nettoyage de lame, la boite du tsuba, ainsi qu’un lot de cartes postales : c’est une attention sympathique, d’autant plus pour des articles de qualité.
La pluie s’est un peu calmée, nous prenons le chemin de la maison et décidons de nous arrêter en passant au Heian-ji.
Trois étudiantes nous tombent dessus pour nous demander si nous parlons anglais et nous proposer alors de nous faire faire la visite : étant étudiantes en anglais, c’est l’occasion pour elles de pratiquer.
Effectivement, ils sont tout un groupe à l’entrée pour proposer ce service, à la façon des Goodwill Guides.
Après réflexion, il est vrai que ça ne doit pas être évident de pratiquer les langues étrangères au Japon : la tendance culturelle étant de n’échanger qu’avec des connaissances ou des connaissances interposées, les possibilités de tchat sont limitées, ce qui est bien dommage car c’est un moyen facile et efficace de progresser.
Nous en profitons pour déborder un peu de la visite et discuter de la situation au Japon, où de nombreux expats sont rentrés (sans doute pas forcément de leur propre chef pour la plupart) et de nombreux touristes ont annulé (de façon décroissante jusque juillet, en tous cas en ce qui concerne les locations de maison pour la France). Le point de vue de Français les intéressent car nous avons grosso modo la même utilisation du nucléaire. Sans rentrer dans le débat, le problème est super simple : sortir du nucléaire ok, mais il faut d’abord songer à ce qui va remplacer, parce que nos besoins en électricité sont énormes. D’ailleurs j’ai lu un article comme quoi il va être très prochainement obligatoire au Japon, pour chaque nouvel immeuble construit, de placer des panneaux solaires sur le toit. Ça m’a fait sourire, parce que je me demande depuis longtemps pourquoi ce n’est pas le cas en France : par rapport à l’éolien, ça a au moins le mérite de ne pas modifier les flux de vents.
Au moment de partir le Babichou se réveille, pour découvrir qu’il est entouré de filles : bonheur !
Il a d’ailleurs encore provoqué quelques émeutes sur son passage aujourd’hui… « KAWAI NE !!!! » : c’est marrant comme les bébés, a fortiori blonds, provoquent l’exclamation, mais c’est vrai que les bébés sont rares.
Nous rentrons à la maison pour un moment de repos et de jeu pour le Babichou.
Le coucher est encore une fois infernal : il est déchainé et ne pense qu’à faire le zouave… rognutudjiu !
Demain Ohara : campagne et montagne à 20 minutes de bus au nord de Kyoto, temples, jardin d’hortensias, et une cascade silencieuse.