Jour 4 : retraite au vert

Le beau temps est toujours de la partie et il est déjà temps de penser à reposer un peu les jambes : rien de tel alors que de se mettre au vert et faire une petite excursion dans les montagnes qui bordent la ville, en l’occurrence sur le site dit Takao (高雄, à ne pas confondre avec le mont Takao près de Tokyo).
Cela fait déjà un moment que je souhaite y aller, pour les 3 temples réputés qui s’y trouvent : Jingoji, Saimyoji, et surtout le Kōzanji (高山寺) où se trouvent ce qui est considéré comme le premier manga et le premier site de culture du thé au Japon.

Pour y aller : bus, métro, bus.
Le dernier bus est toutes les heures et nous le manquons de peu, prétexte pour une promenade dans un quartier avant tout résidentiel et industriel, une autre facette de la ville hors des lieux touristiques.
Une fois dans le bus, c’est parti pour l’ascension d’une montagne dont l’altitude la classerait au rang de colline chez nous, mais dont les versants sont si abruptes qu’on croirait des murs de forêt.
Après environ 25 minutes, nous arrivons au milieu de nulle part, dans un hameau que l’on croirait presque construit autour de l’arrêt de bus et qui comporte pratiquement autant de maisons que de restaurants et hôtels.
La visite commence par le Kōzanji, à 20 minutes de marche plus loin en traversant un autre hameau à flanc de montagne et longeant un torrent en contrebas.
Arrivés sur place, on réalise d’entrée que l’excursion vaut le détour : le site est calme et enchanteur.

Il est déjà l’heure de la pause déjeuner et il faut profiter de ces sites plus ruraux pour vivre ou revivre l’expérience du bouiboui paumé dans toute sa noblesse : il y en a justement un à la sortie du temple, qui comblera nos attentes en la matière avec tous les ingrédients indispensables.
Tenu par deux vieilles dames, qui doivent facilement cumuler un siècle et demi, dont l’état général le ferait fermer dans la semaine en France, mais où l’essentiel est impeccable.
Elles maîtrisent encore moins d’Anglais que nous de Japonais, mais nous nous entendons assez facilement sur un menu de soba (蕎麦) froides accompagnées de tempura (天ぷら) et de bière bien fraiche.
La terrasse offrant la vue sur les érables à flanc de montagne et le bruit du torrent complête ce moment de repos bien agréable.
L’expérience peut être considérée comme réussie, passant d’un accueil un peu difficile (ah bordel des étrangers ! une situation à gérer…) à un au-revoir chaleureux.

La visite se poursuit par le Saimyoji, plus petit mais dont l’approche est magnifique, pour se terminer par le Jingoji, dont la visite s’arrache au prix d’une montée de marches à n’en pas finir, et tout aussi superbe.
Ce dernier est d’ailleurs celui dont les abords sont le plus « touristisés », avec ses enfilades de restaurants à terrasses surplombant le torrent, mais le site dans son ensemble est réputé très fréquenté pendant la période Kōyō (紅葉) des couleurs d’automne : il faut dire que l’abondance des érables le laisse penser.
Heureusement, à cette saison « entre-deux » entre le pic de floraison des cerisiers et la golden week, c’est plutôt très calme et c’est tant mieux !

 

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