Une dernière journée avant le retour, c’est jongler entre l’envie d’en profiter et la nécessité de boucler les valises.
Nous prenons le temps le matin, allons faire les courses au supermarché pour déjeuner à la maison.
La qualité gustative de la nourriture industrielle est tout de même surprenante ici, d’autant plus que les prix restent raisonnables.
Après tout, que ce soit le midi ou le soir, il faut bien nourrir la part importante de la population qui ne cuisine pas, du fait du célibat ou des horaires de travail.
Cuisiner est avant tout dans l’imagerie populaire – et donc probablement dans l’inconscient collectif – l’apanage de la mère de famille, qui se lève tôt pour préparer les bento du père de famille et des enfants.
Comme de plus en plus de Japonais sont célibataires, il y a un trou dans la raquette de l’organisation du foyer.
Quant aux horaires de travail, ils sont bien souvent extensibles, quitte dans certaines sociétés à passer des heures en milieu de journée à dormir éveillé devant son écran : puisqu’il faut être présent le soir et jouer à qui part le dernier, autant se reposer aux heures creuses.
Néanmoins, dans les petites sociétés, l’industrie, chez les artisans, ou les sociétés sous-traitantes soumises à la pression des entreprises utilisatrices, les cadences doivent être difficiles et je comprends pourquoi certains s’endorment dans les transports en rentrant le soir.
Le gouvernement lutte régulièrement contre le présentéisme et pour qu’un maximum d’employés prennent leurs congés : certaines sociétés emboîte d’ailleurs le pas, en faisant par exemple en sorte que tout un service ferme une semaine pour que les employés puissent prendre un congé sans culpabiliser pour le groupe.
Le ventre plein, il faut résister à l’appel de la sieste : le quartier nous attend, mais pas côté métro et artère principale cette fois, plutôt côté colline et ses petites rues qui serpentent façon Quartier Lointain et tout ce Japon « à 5 minutes de la ville moderne » qui fait tout son charme. Nous croisons de superbes et grandes maisons, d’aucun dirait grandes pour le référentiel local, mais avec des signes qui ne trompent pas, notamment la présence d’un jardin privatif. Il y a également quelques potagers et vergers, ce qui marque une différence avec les quartiers équivalents à Tokyo, mais après tout nous sommes dans la banlieue de Yokohama.
Dernier dîner, la tradition veut que ce soit au restaurant, quelque chose de convivial.
Il y a un moment que j’ai envie d’un restau de brochettes et nous avons plutôt fait chou blanc jusqu’à présent.
Une recherche plus approfondie révèle l’existence d’un établissement de la chaine Daikichi, que nous connaissons particulièrement à Kyoto. Il est même situé quelques mètres plus loin à peine que le McDo où nous étions allés pour faire plaisir au Babichou, à moins de 300 mètres de la maison… Celui-ci ne déroge pas à la règle : à nouveau super sympa et délicieux, tout le monde se régale.
Finalement, c’est plutôt une bonne chose que nous ne l’ayons découvert que le dernier soir, nous y aurions diné très régulièrement au cours de ces trois semaines : même si le tarif est raisonnable (moins de 15€ par personne, boissons comprises), vient un moment où c’est la ruine 🙂