Jour 20 : stairway to heaven

Misen-san : 535 m, considéré comme sacré (à l’instar du Hiei-san de Kyoto) et offrant une vue imprenable sur la mer intérieure par beau temps.

Bon… pour le beau temps on repassera, mais il ne pleut pas, ce qui nous laisse entamer l’ascension, sans doute pas avec optimisme, mais au moins rassurés 🙂

Il y a un téléphérique qui permet de raccourcir et faciliter l’ascension : nous allons l’emprunter pour monter uniquement, pour redescendre par un autre chemin.
Au moment de prendre les billets (pas donnés), le vendeur nous indique que l’on peut laisser la poussette à son magasin pour la reprendre en revenant : nous lui faisons comprendre que nous n’allons pas revenir par le même chemin – d’ailleurs nous prenons des aller simple – et que donc nous devons prendre la poussette.
Premier indice de ce qui nous attend, il nous explique que pour descendre il y a des marches… ils adorent les marches au Japon.
Notre explication habituelle dans ces cas-là en gros : « nous on a fait Fushimi-inari avec la poussette, on est des déglingos, même pas peur ».

On entame donc la montée vers le téléphérique : et oui, le téléphérique se mérite, et il se mérite sacrement d’ailleurs parce que ça grimpe velu – 1000 m de distance et 100 m de dénivelé, soit un poil plus de 10% de pente – et que je représente un objet mouvant pas très identifié d’environ 130 kg… là on réalise que certains joueurs de rugby sont juste des monstres.
Arrivés au téléphérique, même chanson qu’à l’achat des billets, en pire : diable, ça ne laisse présager rien de bon 🙂
Cela dit, effectivement les cabines sont petites et il nous faut sortir le Babichou et replier la poussette pour tenir dedans, mais néanmoins : « il y a des marches… ».

L’arrivée du téléphérique, encore loin du sommet – tant en distance qu’en dénivelé – est censée être peuplée de macaques… que nenni : tout juste un daim ou deux.
Après un moment de repos et avoir profité d’une vue déjà pas mal, malgré les bancs de brume tournants, nous entamons la montée vers le sommet.
Effectivement, il y a des marches.
Crinvindiou : il y a des marches 🙂
Mais ce n’est pas pire que Fushimi-inari, à la différence qu’il est là trop dangereux de sortir le Babichou de la poussette, où il reste bien sanglé, et tant pis pour le poids supplémentaire.
Nous finissons par arriver au temple qui se trouve au… ah non, ce n’est pas encore le sommet 🙂
Mymy voulait surtout voir le temple, qui vaut vraiment le détour en effet, et garde le Babichou pendant que Laurent et moi entamons ce qui reste à grimper pour atteindre effectivement le sommet.
Gros dénivelé encore et des marches, des marches, des marches : les jambes commencent à être lourdes, d’autant plus que le soleil tape dur au dessus de la couche de brume.
Le sommet enfin et un peu de chance d’apercevoir la mer intérieure : la vue est effectivement superbe, et le cadre l’est tout autant.

Vient le temps d’entamer la descente, par un autre chemin qui nous permet de voir un autre temple bien en contrebas, et là le chemin de croix commence : ça n’en finit jamais, et toujours des marches, des marches, des marches 🙂
Mais en fait ce ne sont pas les marches en elles-mêmes qui sont fatigantes, mais le fait qu’elles sont totalement et aléatoirement inégales, que ce soit en hauteur, largeur, profondeur et inclinaison dans tous les axes.

Bon je passe les détails de la longue descente, on finit de toutes façons par arriver en bas, après avoir vu des paysages et un temple magnifiques.
Nous avons également croisé pas mal de monde qui empruntait ce chemin qui se parcourt habituellement effectivement dans le sens de la montée : la plupart nous ont probablement pris pour des fous, mais il faut dire aussi qu’on transpirait tellement qu’on devait avoir l’air décomposés.

De retour à l’hôtel pour récupérer nos bagages (check-out effectué le matin même à 10h), nous avons obtenu sans insister d’avoir accès au bain public (celui pour les clients de l’hôtel) et on nous a indiqué qu’il y avait une navette pour nous ramener à l’embarcadère : le service de l’hôtel était décidément vraiment bien.
La douche a été une bénédiction : je puais autant qu’après une compétition d’escrime, et j’étais quasiment aussi déshydraté qu’après un semi-marathon.
J’ai passé le restant de la journée (de 16h à 23h) à boire : je sens que je vais faire pipi toute la nuit.
Merci la navette de l’hôtel aussi, parce qu’il n’était pas franchement à côté de l’embarcadère 🙂
Hop le ferry pour quitter Miyajima et un beau soleil pour voir une dernière fois le tori dans l’eau.

Une fois revenus sur l’île principale (Honshu, là où se trouvent Kurashiki, Kyoto, Tokyo, etc.) nous allons « dîner » de suite et tant pis s’il est un peu tôt (17h je crois) parce que c’est grosso modo notre seul repas de la journée et en tous cas le premier depuis le lointain petit-déjeuner (8h) : nous nous régalons d’un okonomiyaki, le Babichou lui de tatos et mamam.

Nous arrivons à l’hôtel vers 21h : comme ils n’ont pas oublié qu’on était là la nuit d’avant, ce deuxième check-in est rapide et nous retrouvons nos bagages dans la chambre.
Le Babichou s’est endormi dans le train entre Okayama et Kurashiki et ne se réveillera pas en le mettant dans son petit lit.

Demain : lessive, on n’a plus de linge, et Kurashiki.


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